Victime d’un accident lors d’une épreuve de la Coupe du Monde de parapente au Mexique en décembre dernier, Yaël Margelisch a expérimenté les difficiles étapes de la blessure chez un.e sportif.ve d’élite. Retrouvez ses impressions et son témoignage ci-dessous :
AST : Yaël, peux-tu nous parler de cet accident lors de cette épreuve au Mexique ?
Comme toujours les accidents sont bêtes. Je survolais une forêt et j’ai négligé le vent qui m’a rabattu contre les arbres. Mon harnais a touché la cime d’un arbre et j’ai passé à travers la forêt jusqu’au sol.
AST : Que se passe-t-il alors dans ta tête lorsque tu es au sol, consciente de la gravité de ta blessure ?
Tout d’abord, malgré la douleur intense au fond du dos, je pouvais bouger tous les membres donc je me suis dit que j’avais de la chance. J’ai tout de suite analysé la situation soupçonnant une fracture vertébrale et peut-être du bassin. Il me fallait donc rester le plus immobile possible. J’ai donc appelé les secours et mon copain en Suisse pour qu’il rentre directement en contact avec la Rega en vue d’un rapatriement.
AST : S’ensuit un long transfert vers la Suisse et une intervention chirurgicale puis le début de la rééducation. Comment vis-tu ces moments d’arrêt et de remise en route ?
L’attente au Mexique a été très longue, couchée pendant 8 jours. Là on se rend compte que toutes les petites choses de la vie deviennent impossibles à faire seule. J’ai passé Noël dans le Jet de la Rega, et je suis arrivée à Lausanne le 25 décembre. L’opération s’est très bien déroulée aussi, mais le réveil a été vraiment compliqué. J’avais énormément de douleurs et rien ne me soulageait vraiment. Les premiers jours et nuits furent un enfer, jusqu’à ce que tout se remette gentiment dans l’ordre et que je puisse me lever. Après 12 jours de lit, les premiers pas étaient hésitants et j’avais des vertiges, donc il a fallu reprendre très tranquillement. Je suis ensuite rentrée à la maison et petit à petit j’ai repris mes marques.
AST : Aujourd’hui tu peux reprendre tes activités progressivement, comment te sens-tu ?
Je me sens incoyablement bien pour dire d’où je reviens. Grâce à l’activité de tous les jours et la thérapie chez AST, j’ai retrouvé une très bonne mobilité et je n’ai absolument pas de douleurs !
AST : Et le parapente dans tout ça ? tu n’as jamais cessé d’y penser, tu y penses gentiment ou tu attends que de reprendre ?
J’y pense beaucoup. Je sais que je vais revoler, mais je ne sais pas si je serai un jour prête à refaire de la compétition, prendre plus de risque en connaissance de cause. Malgré cette incertitude, je sens que je suis motivée à essayer. Si le plaisir est là c’est top, si la peur ou le souvenir de la douleur me bloque et ben on verra!
AST : Du coup quels sont tes prochains objectifs ?
Les championnats du monde en France fin mai. J’espère avoir récupéré une bonne masse musculaire d’ici là et pouvoir me faire plaisir en compétition.